Rôle des internalisateurs systématiques sur le marché français : étude de l’AMF
Née de la directive MIF 1, l’internalisation systématique – ou la possibilité pour les entreprises d’investissement d’exécuter les ordres de leurs clients face à leur compte propre et non sur les plateformes traditionnelles – a été confirmée avec MIF 2. Ainsi, depuis le 3 janvier 2018, les PSI ont l’obligation de négocier les actions sur des marchés réglementés, des systèmes multilatéraux de négociation ou sur des internalisateurs systématiques. Alors que la Commission européenne a commencé ses consultations en vue d’une réforme technique de MIF 2, l’AMF a examiné plus en détail le rôle de ces internalisateurs systématiques sur la structure du marché français. Dans une étude publiée le 25 mai 2020, elle dresse le panorama des 36 internalisateurs systématiques présents sur le marché français, qui peuvent être soit des banques d’investissement soit des apporteurs de liquidité électroniques à haute fréquence. Sur le premier trimestre 2020, selon les mois, ils ont représenté entre 15 et 20 % des montants échangés sur les actions françaises.L’étude se concentre plus particulièrement sur l’apport des internalisateurs systématiques en termes de transparence sur les intérêts à l’achat et à la vente (prix offerts et quantités disponibles à ces prix) – la transparence pré-négociation –, donc au processus de formation des prix sur le marché, et aborde la question de la qualité des prix offerts par les internalisateurs systématiques.Hors opérations intragroupe, les internalisateurs déclarent leurs transactions comme participant à la formation des prix pour des montants représentant 8 à 10 % des volumes globaux échangés sur les valeurs françaises. En croisant ces mêmes transactions déclarées comme participant à la formation des prix et les prix et quantités offerts publiquement, il ressort que les transactions faisant l’objet de la transparence pré-négociation représentent 22 % des montants échangés sur les internalisateurs durant la phase des échanges en continu, pour les valeurs françaises liquides. Cette proportion équivaut à 1,4 % des montants globaux échangés sur le marché durant cette phase de la séance sur ces mêmes valeurs.